Mixité sociale et scolaire

Au lendemain d'une grève très fortement suivie dans l'Éducation nationale, retour sur deux notes de lectures antérieures, traitant de ce sujet et consacrées aux publications de François Dubet et Najat Vallaud-Belkacem, d'une part, de Yannick Trigance d'autre part.

Faire face
2 min ⋅ 19/09/2025

En mars puis août 2024 paraissaient deux publications consacrées à la thématique de la mixité sociale et scolaire: l’une, au Seuil (collection «La république des idées») du sociologue François Dubet et de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem; l’autre de Yannick Trigance, secrétaire nationale à l’éducation du Parti socialiste (et lui-même ancien directeur d’école en Seine–Saint-Denis), à la fondation Jean-Jaurès et aux Éditions de l’aube.

J’en avait rendu compte dans deux numéros du bimestriel L’ours. J’ai repris ces deux recensions sur mon blog Faire face en intégrant quelques hyperliens. On retrouvera la première ici: https://faireface.ovh/archives/category/education-formation/ et la seconde là: https://faireface.ovh/archives/mixite-sociale-et-scolaire-un-choix-de-societe/.

Ces deux publications sont complémentaires. Dans les deux cas — outre la question du contrôle des obligations, à redéfinir plus concrètement, de l’enseignement privé sous contrat —, j’ai rappelé que la question du financement pouvait intégrer la question des «publics accueillis» (ce qui renvoie notamment à la question des indices de position sociale ou IPS) et qu’une piste toujours intéressante (et, de mon point de vue, praticable) restait le système des «trois corbeilles» du rapport Thelot de 2004.

Aux nostalgiques qui rêveraient d’un retour à la situation d’avant 1959 (loi Debré), il faut rappeler le principe de réalité — quelque désagréable qu’elle soit: depuis 1984, le Grand service public unifié et laïque de l’Éducation nationale est bel et bien enterré. Au reste, même s’il reste à 95% catholique (et même si l’Église tient absolument à défendre la mission évangélique, fût-ce en tolérant des dérives rétrogrades et conservatrices aujourd’hui documentées), la question n’a pas été réabordée au travers du principe de laïcité (malgré que j’en aie), mais, concomitamment, au prisme du séparatisme social-scolaire et de la publication des IPS (à laquelle le ministère de l’Éducation nationale a été juridiquement contraint).

Avant comme après 1984, la question reste certes celle de l’usage efficient de l’argent public (actuellement, c’est le «ruissellement éducatif à l’envers»), mais on mesure, à la lecture de ces deux ouvrages, combien la résolution de la question du séparatisme social-scolaire apparaît à la fois complexe et multiforme.

Faire face

Par Luc Bentz